Parler des élections de Décembre 2023 me paraît approprié compte tenue du temps qui reste. Après un mandat agité , controversé et hypothétique de Felix Tshisekedi, les Congolais seront appelés en Décembre 2023 aux urnes pour choisir les nouveaux animateurs ; députés nationaux, provinciaux, les conseillers communaux et le président de la République.
Ces élections seront hyper -complexes et décisives pour l’avenir de la RDC, non seulement le devenir de l’équipe légitime au pouvoir mais aussi surtout la stabilité de la démocratie et des institutions. Faisant la lecture du temps, les états-majors s’organisent et la presse d’une façon masquée fait déjà la propagande des certains candidats dans un langage codé.
Les élections de 2023 seront différentes de celles de 2018. Nous pressentons que les jours à venir, les Congolais vivront une explosion de création des alliances vu déjà le nombre élevé des partis politiques créés sans vision qui sont simplement des partis alimentaires comme c’est le cas de l’alliance lancée par la gouverneur de Lualaba Fifi Masuka , membre de l’Union Sacrée . Cette nouvelle alliance a été créé à deux mois des élections juste pour soutenir la candidature de Felix Tshisekedi.
Face à une telle situation et improvisation des alliances inattendues et improvisées qui naissent en dernière minute, les électeurs le jour du vote se retrouveront dans une position difficile pour se décider pour quel candidat voter.
Nous basant sur les enseignements dispensés et les recherches que nous avons conduites au département des sciences politiques à l’université de Wits en Afrique du Sud dans le cadre du système électoral en Afrique, il a été scientifiquement démontré que pendant les élections, bon nombre d’électeurs suivent l’ordre donné par leurs leaders pour élire un candidat au présidentiel. Et dans un pays où il y a malaise sociale et la cohésion nationale menacée, le mot d’ordre prend généralement une tournure régionale ou affinité linguistique. Et de fois les leaders regionaux influencent leurs supporteurs à voter tel ou tel candidat selon leurs relations individuelles. Cette approche rend les électeurs inactifs face au choix à faire car ils sont contraints de respecter les consignes de leurs dirigeants. Face à cette situation, l’électeur fera un mauvais choix sans tenir compte des programmes de candidats à voter.
Pour éviter que les Congolais retombent sur les erreurs du passé et avoir des institutions légitimes, ils doivent se libérer totalement et avoir l’indépendance d’esprit pour voter un candidat constant dans sa lutte et crédible, capable de changer la RDC sans se référer à la tribu, à l’ethnie, à la province ou à la religion.
Le manque de constance dont souffrent les politiciens congolais est à la base de plusieurs maux qui rongent la RDC à savoir, la médiocrité, la corruption, le vagabondage politique, l’immoralité, le manque d’honorabilité et du sérieux. Et cela a comme corolaire, la montée spectaculaire du ventriotisme (amour du ventre, amour des choses matérielles, de l’argent). Faut-il continuer à avoir confiance à ces politiciens qui se font corrompre facilement et se métamorphosent vite pour question de positionnement ? D’où l’importance de choisir aux prochaines élections des hommes sérieux, capables d’apporter un réel changement. Et parmi les critères de choix, il faut prendre en compte l’intégrité, la moralité, la constance et l’intelligence pour éviter la politique de tâtonnement, d’essai et erreur comme il en est le cas présentement. Pour les élections à venir nous demandons aux congolais d’élire un homme capable de diriger le pays et qui aura la légitimité acceptée et reconnue par la majorité pour avoir des institutions stables, gage de la paix.
Prof ROBERT KABEMBA MANGIDI